La protection contre les animaux intrusifs

Avant d’investir dans un aménagement comestible, il est important de mettre en place des méthodes pour se prémunir des ravageurs. Il existe plusieurs façons de protéger un aménagement comestible.

Néanmoins, décider de jardiner c’est intégrer l’écologie et accepter d’en faire partie. La faune et la microfaune travaillent pour nous et il faut en quelque sorte accepter de partager les récoltes. Par exemple, la paruline est un oiseau principalement insectivore qui peut dévorer jusqu’à 3 500 pucerons à l’heure, alors pourquoi ne pas lui permettre de manger quelques baies contre ce service écologique? Ceci dit, parfois, la notion de partage n’est pas réciproque et il faut se protéger des ravages! Par exemple, on veut protéger un arbre fruitier lorsqu’il est petit, car un chevreuil peut le manger en entier. On veut par contre qu’il vienne manger les pommes pourries tombées au sol lorsque l’arbre est mature afin de d’éliminer une prolifération d’insectes ravageurs et de maladies. Plus l’aménagement est diversifié, plus il attire une diversité et plus il a tendance à s'auto-réguler comme en forêt. 

Poils d’animaux domestiques, cheveux ramassés chez le barbier, savon Irish Spring dans les plates-bandes, assouplisseurs accrochés aux plantes environnantes, épouvantails et recette de grands-mères diverses... On en entend de toutes les sortes! Ces solutions peuvent durer un certain temps, mais elles ont toutes leurs limites. Voici nos meilleures solutions éprouvées. Cela nécessite parfois l’utilisation de plus d’une méthode selon les animaux qui visitent l’aménagement. On conseille de déplacer de temps en autre les solutions suivantes dans le potager si cela est possible, afin que les animaux intrusifs ne s’y habituent pas.

La culture en pot sur surface surélevée

Jardiner des annuelles en pots sur un balcon peut éliminer bien des problèmes de ravageurs. Pour cultiver des vivaces comestibles de la même façon, il faut isoler les pots ou s’assurer qu’ils reçoivent beaucoup de neige durant l’hiver, autrement les plantes gèlent.

Les animaux domestiques

Bien que ce soit le cas aujourd’hui, les chats et les chiens n’ont pas été domestiqués seulement pour nous procurer présence et affection. Ils peuvent être une très bonne solution : la simple présence quotidienne d’un chien sur un terrain peut tenir à l’écart plusieurs animaux incluant les chevreuils.

L'urine de loup synthétique

Simulant la présence d’un loup alpha, elle éloigne toutes ses proies (tous les petits mammifères, jusqu’au chevreuil), est peu coûteuse et très efficace dans plusieurs cas. Afin que le flacon perdure, on conseille de vaporiser un torchon placé dans un contenant récupéré sans couvercle, et d’en préparer ainsi plusieurs en les cachant à l’horizontale sous les plantes. De cette façon, la pluie ne peut pas diluer la senteur et elle perdure plus longtemps. Vaporiser les torchons aux 2-3 semaines pour maintenir l’effet. Attention de ne pas choisir l’urine de coyote si ces derniers sont déjà dans votre région, car cela les attirera.

Les barrières physiques

La barrière physique reste la solution la plus certaine. On peut la faire en grillage, en filet, en toile ou avec des plantes épineuses.

Clôturer un aménagement ou un terrain en entier est un investissement judicieux quand on veut le transformer en aménagement comestible complet. Une clôture contre les chevreuils pour un grand terrain peut faire jusqu’à 3 m (10 pi) de haut, si ces derniers peuvent prendre un élan pour la traverser en sautant. Ils ne tendent pas à sauter dans un petit jardin restreint avec des obstacles comme des bacs surélevés débordant de plantes, par peur d’y rester emprisonné. Dans ce cas, la clôture peut faire 120 cm (48 po) de hauteur.

Contre les marmottes, les taupes et les mulots, on peut poser à la verticale dans le sol un grillage métallique serré sur 75 cm (30 po) de profondeur minimum. On peut aussi en recouvrir complètement le sol dans le cas d’un petit aménagement de bacs surélevés clôturés, en fixant le grillage à la base de la clôture. Dans le cas d’un grand terrain clôturé, on peut aussi appliquer ce grillage au sol sur une certaine distance à partir du périmètre extérieur de la clôture. De ces façons, la marmotte creusera, mais se butera toujours au grillage. Ce dernier doit avoir des mailles de 2.5 cm x 2.5 cm (1 po x1 po).

On peut aussi encercler son aménagement d’une plantation diversifiée de plantes comestibles à épines (robiniers, aubépines, rosiers sauvages, argousiers, groseilliers, mûriers à épines, framboisier etc.), de façon à créer une barrière physique naturelle et productive. Il faut par contre s’assurer que les racines de ses plantes n’entrent pas dans le potager et que l’envergure de leurs branches ne crée pas d’ombre sur celui-ci.

Le filet anti-oiseaux est disponible en différents formats et peut créer une bonne barrière contre les oiseaux, les écureuils ou tout autre animal. Les toiles thermiques, les toiles plastique et anti-insecte peuvent aussi créer une barrière physique contre les animaux.

Les appareils à ultrasons de type Yard Gard

Ils émettent un son non perceptible par la majorité des oreilles humaines, couvre jusqu’à 375 m² (4 000 pi²) et éloignent tous les petits mammifères jusqu’aux chevreuils. Par contre, ils embêtent aussi les animaux domestiques, ce qui ne fait pas l’affaire de tout le monde. On peut aussi les brancher à une minuterie pour qu’ils soient effectifs seulement du soir au matin.

Le fumier de poule

Utilisé à l’implantation d’un aménagement et comme fertilisation naturelle, il est démontré que le fumier de poule granulaire éloigne aussi les écureuils.

Le gicleur détecteur de mouvements de type Spray Away

Placé à des endroits stratégiques autour du jardin, ce système s’enclenche, gicle de l’eau de façon surprenante et fait peur aux animaux incluant les chevreuils. Il faut par contre penser à l’arrêter avant d’aller jardiner